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人物 | 卡迈勒 · 梅隆赫:我学会了接受艺术家的时间

kamel mennour 梅隆赫画廊kamelmennour 2021-09-25


卡迈勒 · 梅隆赫


被artnet艺术新闻网站评为欧洲最有影响力的10大画廊主之一,卡迈勒 · 梅隆赫(Kamel Mennour)的成功备受瞩目。他年轻时在巴黎索邦大学学习经济,较之艺术,商业于他更有吸引力。然而在1993年,他成立了一家公司,专门出售石版画。挨家挨户销售,在地铁站内摆设摊位,他都尝试过… 他的母亲坚信这不是正确的人生道路,然而作为家中长子,卡迈勒一贯努力拼搏,况且他的志向远不止于此。

 

在一次参观巴黎国际当代艺术博览会(FIAC)时,他对自己承诺:未来这里将有我的一席之地。在亲朋好友的帮助下,他凑足了七万法郎。1998年,在巴黎圣日耳曼区的一个30平米的狭小空间里,卡迈勒开办了自己的第一家画廊。当时,没有人看好这个到左岸开画廊的外来者,人们只把大型画廊集中的玛黑区或者再后来13区的Louise-Weiss街(贝浩登画廊在那里开办第一个空间)奉为艺术的宝地。

 

卡迈勒顶住压力,大量阅读艺术书籍杂志汲取精华,并逐渐转移事业重心,其画廊也从销售“刺激眼球的摄影”的空间转变为关注身份问题的艺术实验室。“卡迈勒”(他是北非移民的后裔)这样的名字在当时那个封闭的艺术圈显得格格不入。这倒在此后他讲述的画廊故事中成为一大亮点。“相对艺术家而言,作为画廊主要想在行业内占有一席之地,普通的出身背景对他的阻碍更加明显”,卡迈勒的好友及客户,著名足球运动员埃里克 · 坎通纳(Eric Cantona)感慨道。

 

2000年代初,卡迈勒 · 梅隆赫和其当时代理的两位新兴艺术家的阿岱尔 · 阿贝德赛梅(Adel Abdessemed)以及卡德尔 · 阿提亚(Kader Attia)开始成为焦点人物。2004年,为了阿提亚的“清真”(Hallal)计划,画廊摇身一变为运动服装店,展览也大获成功。2006年,画廊更上一层楼,将空间搬到了圣安德烈艺术街(rue Saint-André-des-Arts)的一处公馆中,丹尼尔 · 布伦也加入其代理的艺术家名单。而他并未止步于此,后来又在马提尼翁大道上开设了新的空间,临近爱丽舍宫。

 

自此,他不断吸引具有国际声望的艺术家,如安尼施 · 卡普尔(Anish Kapoor);或飞速崛起的年轻艺术家,如卡米耶 · 昂罗(Camille Henrot),加入画廊。画廊还开始代理阿尔贝托 · 贾科梅蒂(Alberto Giacometti)的艺术遗产。卡迈勒 · 梅隆赫不在意被人看作是口出狂言,他声称:“如果我是一位艺术家,我会想让卡迈勒 · 梅隆赫画廊代理我。”


卡迈勒 · 梅隆赫在巴黎大皇宫Monumenta展,黄永砯的作品《帝国》前


2017年卡迈勒 · 梅隆赫接受了法国权威媒体《世界报》的专访,谈论他与时间以及艺术的关系。以下为访谈文章(节选)。


卡迈勒 · 梅隆赫:我学会了接受艺术家的时间

杰罗姆 · 巴迪(Jérôme Badie),《世界报》,2017年1月13日 


仅仅用了十六年,卡迈勒 · 梅隆赫就已成为巴黎乃至国际知名的画廊主。用他自己的话来讲,他同时“捍卫”着如丹尼尔 · 布伦(Daniel Buren), 克劳德 · 勒维克(Claude Lévêque),马丁 · 帕尔(Martin Parrr)和安尼施 · 卡普尔这样的重量级艺术家,以及一手被他推向更大国际舞台的年轻艺术家们。


…… 

您是从什么时候开始热爱艺术史的呢?


大概是在我23或24岁,大学毕业之后。那时候我必须学习整个艺术史,几乎是靠死记硬背下来的。仅仅粗通皮毛是无法从事这个行业的。比如,我必须能够解释丹尼尔 · 布伦的这件作品或米歇尔 · 弗朗索瓦(Michel François)的那件作品,以及瓦伦丁 · 卡伦(Valentin Carron)的这个浮雕。不了解艺术的来龙去脉、谱系、规则和趋势,就无法有效地协助和捍卫艺术家。

 

如今这份对知识的痴迷依旧在推动着您吗?


时时刻刻!学无止境。一旦沉入到对知识的追求中,就会无法自拔。我捍卫的艺术家中有和我同代的,也有更年轻的,我必须对从上世纪三四十年代至2000年之间(法国)的艺术创作有充分的了解。不仅如此,还需要了解相同时期在其它地域的艺术家的创作。在艺术全球化的今天,我的目光必须同样投向欧洲和美国,还需关注韩国、日本等国家的艺术环境。

 

这意味着您需要补习这些国家的艺术史吗?


当然。我每天都能学到新的东西。比方说巴马科摄影学校,十年前还无人知晓。学习艺术史就需要去阅读几本关键著作;并且,如果(载入史册的)艺术家仍在世,一定要去和他们进行面对面的交流。好奇心一直驱动着我!无论是参观美术馆,或是画廊,每当讲解不够透彻时,我都会微微皱眉。面对不同的听众,解说就需要作出调整。


卡迈勒 · 梅隆赫与弗朗索瓦 · 莫尔莱在其作品前


是否有不太了解艺术史的艺术家?


佩特里特 · 哈里拉伊(Petrit Halilaj)是我目前代理的一位科索沃艺术家。他就是为艺术而生,是块未经后天雕饰的璞玉。他没有系统的艺术史知识但是诗意就流淌在他的血液里。艺术背景于他无足轻重,他的清新和令人惊叹的诚挚着实罕见。不过一般来说,艺术家的艺术史功底都很扎实。

 

是否可以说画廊主的工作是对未来一次又一次下赌注?


我的神经一直保持紧绷。但这份工作不是带着某种具体目的去下赌注。我的小小作用是:协助艺术家们,并让他们的计划尽可能走得更远。比方说,需要构想一个艺术家在某个美术馆的展览时,我会提议我们更往前一步,把它变成一个巡展。我认为自己是个不错的倾听者,也能明白艺术家想要达到的效果。我的工作有赖于此,必须要走进每个人的世界,走进他的时间。而且,每当我自认达成了一些目标,就会发现前方总有新的挑战。要永远保持着一股冲劲。同时画廊就像一个大家庭,使得每个人都在良性竞争的氛围中保持前进。

 

艺术家的时间是否很难“掌控”?


我学会了去接受,去规划。我眼下正在准备卡米耶 · 昂罗在东京宫的新个展。我们已经为此筹备了两年,耗时看似巨大但是非常有必要。展览的策划和安装等都很复杂,必须要设身处地考虑到所有参与者的时间。

 

如果从整个事业生涯角度来看呢?


我专注于眼下,但是也会尝试问自己十年后这一切意味着什么。我相信自己的轨迹就在讲述一个故事。时间会告知我的成败得失,以及在艺术的这片图景中留下了怎样的痕迹。希望将来人们会说我发掘过几个优秀艺术家、策划过几场重要的展览。说我曾在其中推动了一把。

 

您怎么看待艺术的未来?


我相信展览的“实体性”会长久存在。无论何种艺术作品,都需要身临其境。未来改变的是传播的方式。在今天,我们完全可以在上海的某个老旧场地展出一件艺术作品,把照片发布在Instagram上,然后收到身在温哥华的某人的电话咨询。艺术观看者的群体变得全球化。很多艺术家已经明白了这一点,也参与到这种变化中来。一个30多岁艺术家的Instagram账户就能勾勒出了其形象。


卡迈勒 · 梅隆赫与丹尼尔 · 布伦在其作品前



Considéré par artnet comme un des 10 galleristes les plus influents de l'Europe, le succès de Kamel Mennour, est spectaculaire. Il commence par étudier l’économie à la Sorbonne, s’intéressant au business plutôt qu’à l’art. En 1993, toutefois, il monte une SARL de vente de lithographies. Porte-à-porte, stand dans le métro…, sa mère est convaincue qu’il fait fausse route. Mais l’aîné d’une fratrie de trois enfants s’acharne et voit grand. 


En se promenant un jour à la FIAC, qu’il fréquente alors comme visiteur, il se le promet : il aura pignon sur rue. Il sollicite alors ses proches pour réunir 70 000 francs et ouvre sa galerie en 1998 dans un petit espace de 30 mètres carrés à Saint-Germain-des-Prés. A l’époque, personne n’aurait parié sur cet outsider de la rive gauche. On ne jurait que par le Marais et bientôt par la rue Louise-Weiss (13e), où s’installe dans un premier temps… Perrotin, évidemment.


Mennour avale autant de couleuvres que de livres et de magazines, et change peu à peu son centre de gravité, glissant de la « photo trash » au laboratoire artistique, soucieux des questions d’identité. Son nom détonne, dans un milieu qui ne connaissait pas la diversité. Il en fait son storytelling, sans trop en rajouter. « C’est plus difficile de s’imposer comme galeriste que comme artiste quand on vient d’où il vient », souffle son copain et client, le footballeur Eric Cantona. 


Au début des années 2000, Kamel Mennour commence à faire le buzz avec ses deux poulains d’alors, Adel Abdessemed et Kader Attia. En 2004, pour le projet « Hallal » de ce dernier, il fait sensation en transformant sa galerie en boutique de vêtements sportswear.En 2006, il change de catégorie en s’installant dans un hôtel particulier de la rue Saint-André-des-Arts, et en intégrant Daniel Buren dans son écurie. Sans s’interdire pour autant de créer une autre antenne avenue Matignon, près de l’Elysée. 


Depuis, il n’a cesser d’attirer à lui poids lourds internationaux comme Anish Kapoor ou jeunes artistes à la trajectoire supersonique comme Camille Henrot. Sans compter la succession Alberto Giacometti. Et d’affirmer, sans crainte de mégalomanie : « Si j’étais un artiste, je voudrais être chez Kamel Mennour. »


Dans son interview du janvier 2017 publié dans le Monde, Kamel Mennour a parlé de son rapport au temps et de sa vision de l'art:   


Kamel Mennour : « J’ai appris à accepter le temps des artistes »

13/01/2017 Jérôme Badie


En un peu plus de seize ans, Kamel Mennour est devenu un galeriste incontournable de la scène parisienne et internationale. Il défend, c’est son terme, des artistes stars tels que Daniel Buren, Claude Lévêque, Martin Parr ou Anish Kapoor autant que de plus jeunes qu’il pousse dans les plus grands musées et expositions du monde entier. 


...

Et (votre passion pour) l’histoire de l’art ?


C’est venu, vers 23 ou 24 ans, après mes études à la fac. J’ai eu besoin de tout apprendre. C’était pratiquement du par cœur. Vous ne pouvez pas faire ce métier si vous restez en surface. Je dois pouvoir expliquer cette œuvre de Buren face à celle de Michel François et ce bas-relief de Valentin Carron. Si on n’a pas les aboutissants et la ligne, les antécédents, les codes, la tendance, on ne peut pas accompagner et défendre les artistes de manière pertinente.


Cette obsession de la connaissance vous mobilise-t-elle toujours autant ? 


Tous les jours !

C’est une course sans fin.

C’est un virus qu’on s’inocule. Je défends les artistes de ma génération et de plus jeunes désormais. Je me dois donc de tout savoir de la création dans un spectre d’activité qui va des années 1930-1940 jusqu’aux années 2000. Je dois aussi tout savoir sur leurs pairs. L’art étant aujourd’hui globalisé, je dois m’intéresser à l’ Europe , aux États-Unis mais aussi aux scènes coréennes, japonaises, etc.


Vous devez rattraper un retard sur l’histoire de l’art de ces pays.


Absolument. On en apprend tous les jours. Sur l’école de photographie de Bamako par exemple, dont personne ne parlait encore il y a dix ans. Il faut trouver les deux ou trois bibles, rencontrer les artistes s’ils sont encore vivants. C’est la curiosité qui m’a toujours poussé ! Lorsque je vais dans un musée ou chez un confrère et que l’on ne m’explique pas suffisamment, je fronce un peu les sourcils. Il faut s’adapter à celui à qui l’on parle.


Est-ce qu’il arrive que des artistes ne soient pas des experts de l’histoire de l’art ?


Petrit Halilaj est un artiste kosovar que je défends actuellement. Lui est né artiste. Il est brut de décoffrage. Il n’a pas cette culture mais de la poésie qui coule dans ses veines. Il n’a presque pas besoin de ce background-là. Il a une fraîcheur et une candeur incroyable. C’est très rare. Habituellement, les artistes ont une solide connaissance de l’histoire de l’art.


Votre métier de galeriste n’est-il pas d’enchaîner des paris sur l’avenir ?


Je suis toujours en tension. Ce ne sont pas des paris pour accéder à quelque chose de concret. Ma petite forme de création est d’accompagner les artistes, pousser le curseur le plus loin possible. Lorsqu’on imagine une exposition avec un artiste dans tel ou tel musée par exemple, je suis là pour proposer d’aller plus loin, de créer une itinérance. Je crois que je ne suis pas trop mauvais pour écouter et bien comprendre là où il veut aller. C’est ce qui me nourrit. Je dois rentrer dans l’univers de chacun. Dans son temps aussi. Puis, quand vous pensez avoir exaucé quelque chose, il y a un nouveau défi à relever. Et il ne faut pas perdre l’élan. La famille que constitue la galerie permet aussi à chacun d’avancer dans une saine émulation.


Le temps des artistes est-il difficile à « gérer » ?


J’ai appris à l’accepter, à le discipliner. Je travaille en ce moment sur la prochaine exposition de Camille Henrot, au Palais de Tokyo. Ça fait plus de deux ans que nous y travaillons. Ça paraît gigantesque mais ce temps est nécessaire. Les projets sont complexes en termes d’ingénierie, de montage... Il faut savoir se mettre dans le temps de tous les acteurs d’un projet .


Envisagez-vous le temps long comme une carrière ?


Je pense au temps présent mais j’essaie de me demander ce que cela voudra dire dans dix ans. Je crois que mon parcours raconte une histoire. Le tamis du temps dira si ce que je fais est bien ou mal, dira aussi comment je me suis inscrit dans le paysage. J’aimerais qu’on dise que j’ai découvert quelques artistes, que j’ai fait quelques expositions qui ont compté. Que j’ai participé au schmilblick.


Comment voyez-vous l’avenir de l’art ?


Je crois que la « physicalité » des expositions perdurera. On a besoin d’être confronté aux œuvres quelles qu’elles soient. Ce qui change est la façon de communiquer. Aujourd’hui, on peut présenter une pièce dans un lieu complètement éculé à Shanghaï, la poster sur Instagram et recevoir un coup de fil d’une personne à Vancouver pour demander ce que c’est. L’audience est devenue globale. Beaucoup d’artistes l’ont compris et jouent le jeu. Le compte Instagram d’un artiste trentenaire dessine son portrait.



CURRENT EXHIBITIONS 


  GINA PANE 

      « Terre protégée »

      47 rue Saint‑André‑des‑Arts, Paris 6   
      12/12/2018 - 12/01/2019 


  ZINEB SEDIRA

    « Laughter in Hell »

     6 rue du Pont de Lodi, Paris 6  

     30/11/2018 - 12/01/2019 


  CLAUDE LÉVÊQUE

      « Midnight Lightning »

      51 Brook Street, Londres W1  
      21/11/2018 - 05/01/2019



47, rue Saint‑André‑des‑Arts

75006 Paris

France

&
6, rue du Pont de Lodi
75006 Paris

France

+33 1 56 24 03 63


28, avenue Matignon

75008 Paris

France

+33 1 86 69 37 93


51 Brook Street

Londres W1K 4HR

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+ 44 207 495 32 00



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